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    Catherine Dufour

    2008 - Mnémos

     

     

     

     

    Le goût de l'immortalité

     

     

    Mandchourie, en l'an 2213 : la ville de Ha Rebin dresse des tours de huit kilomètres de haut dans un ciel jaune de pollution. Dans les caves grouille la multitude des damnés de la société, les suburbains. Une maladie qu'on croyait éradiquée réapparaît. Cmatic est chargé par une transnationale d'enquêter sur trois cas. Une adolescente étrange le conduira à travers l'enfer d'un monde déliquescent, vers ce qui pourrait être un rêve d'immortalité. Mais vaut-il la peine d'être immortel sur une Terre en perdition?

    Je découvre Catherine Dufour avec cette lecture pour le moins particulière. Je vais tâcher de réussir à mettre un peu d'ordre dans mes idées pour vous parler de ce livre.

    N'attendez pas non plus, de ma part, ni sincérité, ni impartialité : après tout, j'ai quand même tué ma mère.

    Ce qui m'a sauté aux yeux en démarrant la lecture, c'est le style de l'auteur. Je le placerai dans la catégorie des "ça passe ou ça casse". Il n'existe pas de double mesure. Elle écrit bien, c'est indéniable. La tournure de ses phrases, la richesse du vocabulaire qu'elle utilise ainsi que la façon qu'elle a de raconter peuvent entièrement rebuter. Les chapitres sont longs, le premier a failli avoir raison de moi. Pour le style tout autant que le récit.

    C'était, sous la dernière reine pomare, un crime puni de mort : aucune civilisation n'aime qu'on se suffise à soi-même.

    En me lançant dans Le goût de l'immortalité, je ne savais pas à quoi m'attendre. En commençant ma lecture, je ne savais toujours pas où j'avais mis les pieds. Ce sentiment me suivi sur la quasi-totalité du récit.

    Le livre entier est une lettre. Un seul narrateur qui raconte son histoire à une autre personne. J'ai eu l'impression de suivre de nombreuses divagations. A de nombreuses reprises je me suis demandée pourquoi tel passage était conté. Aucun lien ne semblait exister avec le reste.

    Le confort lui est aussi naturel que l'oxygène et le superflu l'encombre.

    Si ça peut aider au cours de la lecture, sachez que tout s'éclaircit à la fin. Tout s'imbrique. Parfois même avant pour certains éléments. Il arrive par exemple qu'une histoire soit racontée, sans aucune connexion avec ce qui était dit avant, et une fois achevée, la compréhension se fait. Le livre fonctionne de cette façon. Le lecteur doit être soit totalement captivé ou persévérant. J'ai été moitié de chaque.

    Tenir dans une case, c'est toujours faire partie de l'humanité.

    Tout au long du livre est décrit l'état du monde dans lequel on se trouve. Un futur. Notre possible futur. C'est le premier récit que je lis dans lequel je perçois une part de vérité dans l'avenir dépeint dans lequel j'ai l'impression qu'il serait possible de se retrouver. Ce n'était pas qu'une simple impression, plutôt un sentiment soudainement surgi. La condition de la terre, la presque absence d'eau, la disparition des animaux marins et terrestres, la rareté des plantes et la pollution omniprésente. N'est-ce pas ce dont on entend systématiquement parler dès qu'un discours sur l'environnement a lieu?

    Bien sûr je n'ai jamais vu l'écosse, le nigéria ou la polynésie. Mais j'y ai vécu comme j'ai tout fait, par procuration.

    Le goût de l'immortalité n'est pas une histoire joyeuse dans un monde tout rose. Rien ne va. Rien ne se passe bien. Tout est manipulation. Tout est malsain. Les meurtres semblent monnaie courante.

    La biographie de la narratrice n'a pas de quoi réchauffer les cœurs. Victime de sa condition, elle ne s'apitoie pas sur son sort. Une fois la prise de conscience faite, son cœur est décidé. Elle sait où elle ira, bien que le comment ne se profilera à l'horizon que plus tard.

    Il me semblait, décidément, que je faisais tout mal et que je répandais le malheur comme une mauvaise odeur.

    Il va être question d'immortalité, comme le suggère le titre et ne le cache pas le résumé. La condition d'immortel présentée par Catherine Dufour est une première pour moi. Les gens ne se contentent pas de rester figés à l'instant T comme le veulent les croyances populaires. Le corps ne grandit certes plus, il s'arrête entièrement de fonctionner, mais il ne conserve ni sa chaleur, ni sa santé. L'être vit, le corps dépérit.

    La vie est une drogue terrible.

    Me surprenant moi-même, je pense que je vais garder un assez bon souvenir de cette lecture. Je ne regrette absolument pas d'avoir persisté pour connaître le fin mot. J'ai plusieurs fois lâché prise dans les premières pages, durant tout le premier chapitre même. La lecture est ardue, je l'admets. Dans sa globalité, le livre est cependant réellement intéressant.

     


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  • Quand je ne lis pas en anglais depuis trop longtemps à mon goût, le manque s’immisce. La quasi-totalité de mes livres étant dans des cartons pour le déménagement à venir, le choix fut relativement restreint. J'avais quand même choisi méticuleusement les livres que je me gardais de côté !

    Je me replonge donc avec grande joie dans un roman de Rainbow Rowell, dont j'avais eu un coup de coeur pour Fangirl. Je peux vous dire qu'Eleanor & Park conserve le même sentiment d'authenticité, de réalité.

     

    Suivi de lecture #15

     

    Eleanor & Park  ▌ Rainbow Rowell  ▌ 2013 - Orion

    Etats-Unis, 1986. Eleanor est une lycéenne trop rousse, trop ronde et est harcelée par tout le monde au lycée. Dans le bus scolaire, elle a l'habitude de s'asseoir à côté de Park, un garçon timide, qui l'ignore poliment. Peu à peu, les deux lycéens vont se rapprocher, liés par leurs passions communes pour les comics et les Smiths.


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  • Meghan Trainor - Better When I'm Dancin'





     


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  • Mon article sur les post-it est bien loin déjà alors que je souhaitais continuer sur cette lancée. Tout venant à point à qui sait attendre d'après le proverbe, le temps s'est dégagé de lui-même et a envoyé mère procrastination balader.

    L'outil indispensable du blogueur livresque : le carnet

    Aujourd'hui, je vais parler de carnets. Ou de cahiers, selon l'appellation que chacun lui donne.

    Je fais partie de ces gens raffolant de listes et de notes sur petits bouts de papier volants. Jusqu'au jour où Organisation décida qu'il était tant qu'elle agisse.

    Depuis qu'elle a intégré ma vie, je fais toujours autant de listes et encore souvent des mots sur papiers volants. Ce qui a changé? Les notes volent moins. La plupart sont enracinées à la reliure d'un carnet.

    Organisation a su me faire utiliser un carnet. Ne pas entendre par là que tous les écrits sont bien rédigés, soignés, propres et ordonnés. Je ne sais pas faire. Et je parle d'un carnet et non d'un classeur où les feuilles sont interchangeables et intercalables où bon nous chante. N'est-ce pas d'ailleurs là l'un des blocages de nombreuses personnes?

    Qui ne s'est jamais retenu de poser sa plume dans un beau cahier sous prétexte qu'il était -justement- beau? Et qu'il faudrait donc des écrits à la hauteur de la qualité du carnet.

    Qu'est-ce qui est pire : Un beau cahier plein de nos gribouillis ou un beau cahier oublié dans un tiroir qui ne sert jamais?

    J'ai opté pour le gribouillage.

    L'outil indispensable du blogueur livresque : le carnet

    Un carnet adapté à son contenu

    Je me considère comme difficile dans le choix d'un carnet. Autrement, le simple à couleur unie du supermarché me conviendrait. Ce n'est pas le cas.

    Le choix se fait principalement par rapport au contenu que je veux y mettre quand ce n'est pas juste "parce qu'il était trop beau". Comme acheter un livre à la vue de sa belle couverture sans savoir de quoi il parle.

    Par exemple, mon carnet blog devait avoir le format A5 (demi A4), le plus passe-partout d'après moi, avec un minimum de contenu possible. Il lui fallait des spirales (quand on écrit n'importe où, ça aide de ne pas avoir à l'ouvrir en grand) et des petits carreaux pour aller aussi bien avec l'écrit que les croquis. Rajoutez à cela le très subjectif et relatif paramètre du "beau" et le choix s'amoindri considérablement.

    Le pire de ceux que j'ai est sans doute celui des livres, avec une page blanche non épaisse et l'autre à traits simples. Je redoute déjà le jour où les dernières pages montreront le bout de leur nez !

    L'outil indispensable du blogueur livresque : le carnet

    Forte mobilité pour une sédentarité prononcée

    Tous mes carnets sont "petits" afin de les trimbaler facilement avec moi. Outre celui restant en permanence dans mon sac et que je ne compte pas car véritable fourre-tout sans lien avec le sujet du blog, celui que j'emporte le plus souvent est le carnet blog justement.

    Si je dois partir quelque part, il aura tendance à me suivre, pouvant remplacer temporairement la fonction des autres au besoin. Il ne m'accompagne pas H24, seulement quand je pense que j'aurais du temps libre. Sait-on jamais si j'ai envie de m'occuper du blog sans être devant mon ordi ! Ce qui arrive bien souvent...

    Objet banal devenu indispensable dans ma vie, un carnet ou bloc note m'est toujours à portée de main !


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