• [Livre] Pas ce soir, je dîne avec mon père

     

    [Livre] Pas ce soir, je dîne avec mon père

    Titre : Pas ce soir, je dîne avec mon père
    Auteur : Marion Ruggieri

    Année : 2009
    Editeur : Le Livre de Poche
    Prix : 6€


    Big, trentenaire, cherche sa place dans la génération actuelle. Alors que les gens vivent jusqu'à presque 100 ans, son père et toutes les personnes de sa génération tentent de rester jeunes alors qu'ils sont cinquantenaires. Big, de son côté, est une irréductible adolescente. Elle nous raconte ses relations amoureuses, familiales, et, surtout, elle critique ce problème d'âge : Des vieux qui font tout pour conserver leur jeunesse et des adolescents qui ne savent plus où se trouve leur place.

     

    - Un Petit Mot -

     

    « Je suis comme tous les enfants, achetable et bon marché. »

    J'ai vraiment eu beaucoup de mal à suivre cette histoire jusqu'au bout. Je l'avais commencée une fois, fait une pause, l'ai reprise depuis le début, ai refait une pause avant d'enfin me décider à le garder en main jusqu'à ce que la fin pointe le bout de son nez. D'un côté il y a des raisons personnelles qui ont fait que j'ai eu du mal à trouver du temps libre pour lire de manière continue (je n'aime pas lire de façon "hachée", avec dix pages par ci, quinze par-là), d'un autre, le livre n'était en soi-même pas le plus captivant qui soit.

    En temps normal, les histoires biscornues qui vont dans tous les sens temporellement parlant (avec des bonds dans le passé, des retours au présent et des avancées dans le futur à chaque chapitre sans qu'une chronologie croissante puisse exister) ne me sont pas problématiques. J'arrive à les suivre en remettant les choses à leur place par rapport, surtout, aux évènements racontés à chaque époque. Mais alors pour Pas ce soir, je dîne avec mon père, que nenni !

    « Voilà le problème. Les gens ne veulent plus mourir. Alors ils volent la vie de leurs enfants. Ce sont des ogres. »

    Déjà, je n'ai réussi à comprendre qu'à la deuxième lecture des premiers chapitres que chacun se avait lieu à un espace-temps différent (c'est pour dire à quel point j'ai eu du mal à suivre). J'ai également eu besoin d'un peu de temps pour me rendre compte qu'aucun chapitre ne faisait exception à la règle. Et même maintenant, en l'ayant terminé, je ne serais pas du tout en mesure de réussir à classer les chapitres dans un ordre croissant chronologiquement parlant (c'est dire à quel point j'ai été perdue dans l'histoire). Et pour cause ! À plusieurs reprises, le chapitre commence par "Vendredi soir. Vingt-neuf ans." et vers la fin du livre la narratrice nous avoue mentir très souvent sur son âge (Dire qu'elle a vingt-neuf ans plutôt que trente). Autant, lorsqu'il s'agit du présent, remettre les pièces dans le bon ordre, ça va, autant, lorsqu'on part dans le passé par chapitres ou anecdotes, je ne saurais les ordonner les uns par rapport aux autres.

    « Bref, travailler plus pour baiser moins. »

    Autrement, l'histoire en elle-même pouvait paraître biscornue. Une famille tout ce qu'il y a de plus original dans leurs vies amoureuses (et vie familiale, cela s'entend). Au moins, ils ne doivent pas s'ennuyer ! Entre la narratrice qui se fait passer pour la femme de son père lorsqu'ils sortent tous les deux ou les conquêtes respectives de chacun, il y a de quoi faire ! Pour elle, un fiancé moche et aussi âgé que son père ; pour lui, une multitude de conquêtes en tout genre et de tout âge (sauf du sien, bien évidemment). De quoi perdre un peu la boule et se demander comment ils peuvent tous vivre ainsi.

    « Je n’accomplis pas la seule chose qu’on demande de moi depuis les débuts de l’humanité : me reproduire. »

    Ce qui m'a en revanche beaucoup plu fut d'être dans la tête de Marion, la narratrice (Oui, elle dévoile son prénom à un moment de l'histoire). Combien de ses pensées m'ont arrêtée net dans ma lecture tant j'aimais ses phrases ! J'étais tant en accord avec elle sur plusieurs points ! Ses pensées peuvent être si amusantes ! Pour vous donner une petite idée, voici quelques extraits :

    « Moi, je ne bois pas – et je pourrais écrire une thèse dessus, tant cela paraît suspect -, je ne fume pas, je ne me drogue pas, je ne me reproduis pas, je ne me maquille pas. Je suis intouchable. Transparente. Un pur esprit. »

    « En vrac, il a eu sa période black, sa période blonde, sa période beur, sa période asiatique, sa période mineure, sa période vieille, sa période mannequin, sa période à trois, sa période à dix et ainsi de suite. »

    « Le problème avec les Moches, c’est que tu crois qu’elles vont être plus facile à choper, erreur. Les Moches sont plus demandées que les belles que personne n’ose aborder. Et quand tu les as finalement décrochées, non seulement elles te prennent la tête comme toutes les autres mais elles ne sont pas plus fidèles. »

    « Je note simplement que l’Occident veut s’habiller en taille huit ans. »

    « Je veux vivre comme un homme, même si je suis une femme et que l’homme et la femme, bla bla bla, on est d’accord, c’est différent. »

    « C’est fou, cette inclination des hommes beaux à se punir en sortant avec des boudins. »

    Malgré ces quelques petits passages amusants, Pas ce soir, je dîne avec mon père, reste une histoire tournant autour d'une trentenaire qui souffre d'un complexe vis à vis de son père (Quand on dit qu'une femme choisit un homme qui ressemble à son père, on ne peut pas être plus proche de la réalité dans cet ouvrage), apeurée de perdre la place qu'elle occupe par une des nombreuses conquêtes de son père. Un livre qui permet de faire passer le temps en somme (mais qui ne m'aura pas fait rêver).


    Tags Tags : , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :