• [Livre] Cygnis

    Cygnis
    De : Vincent Gessler

    2010 - L'Atalante

    SF - Post apocalyptique

    Est-ce le ciel ou la forêt ? Un fourmil­lement frémit à la limite de son champ de conscience, sensation familière associée au danger. Il se redresse à demi et s’empare de son fusil. Ses oreilles bourdonnent. L’œil à la lunette, il fait défiler différents modes de vision. Au-delà de l’espace délimité par l’ouverture de l’abri s’étend la forêt. Et au milieu, bien droit sous la pluie, un robot solitaire. Il n’a pas d’arme et se contente de regarder Syn dans les yeux.

    C’est l’histoire de Syn, un trappeur accompagné de son loup au pelage greffé de bandes synthétiques, dans un monde de ruines technologiques. La menace est partout, une guerre se déclare mais Syn ne veut plus tuer ses semblables…


    Combien de fois auparavant ai-je ouvert ce livre, lu quelques pages et l'ai reposé sur mes étagères? Je dirais deux à trois fois, ce qui est tout de même beaucoup. J'avais même perdu espoir de réussir à le traverser, à tourner toutes ses pages en lisant chacun de ses mots. Cette fois encore, après quelques pages, j’eus envie de le mettre de côté pour une autre fois, un autre jour. J'ai tenu bon.

    Ils font ainsi depuis toujours ; ils déterrent l'un d'eux qui grossira leurs rangs.

    Pourtant, Cygnis n'est pas une histoire ennuyante. J'ai simplement eu un peu de mal à plonger dedans. Ou beaucoup de mal. Mon esprit peinait quelque peu à recréer une image virtuelle du monde imaginé et décrit par Gessler. Les descriptions ne manquent pas, et le livre regorge de mots recherchés, d'un vocabulaire riche et de tournures raffinées. C'est indéniable : Cygnis est incroyablement bien écrit.

    Malgré tout, mon esprit peinait à assembler toutes les images que l'histoire imprégnait dans ma tête. Même lorsque je réussis à me fondre dans le récit, beaucoup de flou demeurait sur les décors.

    Les robots savent mieux qu'aucun humain économiser leurs gestes et adopter des postures équilibrées.

    Le décor est constitué de grands espaces de verdure, notamment des forêts, dans lesquelles progresse notre trappeur, Syn, accompagné de son loup Ack. Des ruines apparaissent au cours de leur progression, vestiges d'un temps disparu. Vestiges des hommes. Vestiges de notre futur. On se prend au jeu avec Léah et Syn, qui découvrent nos restes en ignorant tout de l'utilité des bâtiments ou des objets qu'ils arrivent à retrouver. On s'insinue dans leurs esprits, avec leur savoir, afin de comprendre comment ils peuvent percevoir tous ces objets.

    Quand la passion des ruines l'emporte, on devient fouisseur ; quand c'est celle des grands espaces, on devient trappeur.

    Et entre les humains et les ruines se dressent les robots. Entités de fer, ennemis proclamé des hommes. Un combat permanent fait rage entre les deux espèces alors qu'au sein même des hommes, des conflits se créent.

    Syn vit en marge de tout. Solitaire dans l'âme, trappeur dans la vie, il n'a aucun mal à évoluer seul dans ce monde. Il parle peu. Les dialogues ne sont pas maîtres dans ce roman, la part belle étant faite à la narration. Il est sûr de lui. C'est un combattant. Il n'hésite pas pour autant à boire de la bière ou profiter d'une nuit en compagnie d'une prostituée lorsqu'il passe en ville.

    À n'être de nulle part, on appartient au monde entier. On peut s'inviter partout comme si on avait toujours été là. On a le recul de toutes les situations et, surtout, on peut s'en aller quand on le désire.

    Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, que ce soit Syn, Ack, Léah, Gib, Dek, Eilly ou les autres. Aucun lien ne s'est créé entre eux et moi. J'ai tout de même pu les suivre comme une voyageuse les accompagnant dans leurs périples respectifs.

    Trop c'est trop, il y a un moment où il faut juste accepter ce qui se passe et avancer.

     


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