• Lady Doll

    Lady Doll
    De : Daniele Vessela & Beatrice Penco Sechi

    2010 - Soleil
    2 vol. (terminé)

    Gaja ne parle qu’à ses poupées. Il faut dire que son visage déformé lui vaut d’être rejetée du monde, des autres enfants comme de son propre père. La seule personne à pouvoir comprendre Gaja est sa mère, Claire. Mais Claire a une santé précaire, qui ne s’améliore qu’avec cette drogue étrange que lui fournit son époux...


    Lady DollDès la couverture, le ton est donné : les dessins sont particuliers. Les visages, l'univers, les courbes, les couleurs, la formes des corps... Tout est propre à la dessinatrice et d'emblée, on adhère ou pas. Je n'adule pas les dessins, ce n'est pas ce qui m'a attiré lorsque j'ai vu la bande dessinée en rayon, je dois quand même dire qu'ils collent parfaitement à l'atmosphère de l'histoire.

    Gaja, avec son nom particulier, a le malheur d'être une enfant au visage déformée. Il est normal qu'elle se soit enfermée dans son monde, avec ses poupées, pour réussir à supporter tout ce qu'elle subit dans le monde réel. Que les autres enfants, à leur âge, se moquent d'elle, je trouve limite cela normal - il ne faut pas sous-estimer la cruauté des enfants entre eux-, mais que son père lui-même la rejette également comme si elle n'aurait jamais dû exister ! (On comprendra rapidement que cet homme est un terrible personnage, ce qui n'excuse pas pour autant son comportement envers sa fille jusqu'au bout).

    Gaja est une enfant triste, seule, qui n'a pour réconfort dans sa vie que sa mère et ses poupées. Mais sa mère ne sera pas toujours auprès d'elle et Gaja finira bien par devoir apprendre à vivre sans elle en grandissant.

    Lady Doll est ainsi une histoire parlant de la maltraitance face à la différence physique et de comment une enfant peut le vivre, comment elle s'y prend pour réussir à vivre malgré tout.

    Lady DollGaja perdra totalement confiance en l'être humain. Que ce soit son père ou les autres, elle n'a confiance en personne, hormis ses poupées et sa mère.

    Même lorsque l'amour frappe à sa porte, qu'un homme sincère s'ouvre à elle, ne se moque pas de sa différence et est prêt à l'aimer telle qu'elle est, elle refuse d'y croire. Même s'il est un homme amoureux, il est surtout un homme avant tout. Et les hommes ne sont que des humains, ces créatures cruelles qui n'ont fait que la rejeter depuis sa naissance.

    Cet homme, en marge de tous les autres qu'elle a pu connaître, persistera pourtant auprès de Gaja, faisant tout ce qui est possible pour la faire changer d'avis, pour lui redonner foi en l'être humain, ou tout du moins en lui.

    Il sera le seul à ne pas la voir comme une folle qui parle à ses poupées, même si beaucoup admirent les jouets qu'elle crée et souhaiteraient s'en procurer. Sauf que ce sont les amies de Gaja, elle ne s'en sépare pas. Jamais. Sa meilleure amie est une poupée et la suit partout. Cet homme, pourtant, qui n'est en rien difforme ou rejeté par les autres, réussira à entrouvrir la porte qui mène au monde merveilleux de Gaja, celui dans lequel ses poupées sont vivantes et s'expriment.

    Gaja réussira-t-elle à faire confiance à nouveau? Arrivera-t-elle à croire qu'au moins une personne ne la regarde pas de travers et puisse, en plus, éprouver des sentiments à son égard?

     


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  • Célestin Gobe-la-Lune
    De : Wilfrid Lupano & Yannick Corboz

    2007 - Delcourt
    2 vol. (terminé)

    Abandonné à la naissance, Célestin, gueux et doux rêveur, est persuadé d'être issu d'une haute lignée. Il entend bien retrouver son rang. Pour cela, un seul moyen : épouser une digne héritière. Lassé de n'être traité qu'en amant et jamais en mari potentiel, il jette son dévolu sur Pimprinule, la fille du Roi...


    Pimprinule n'est pas la première qu'il tente de séduire pour retrouver son statut. Bien d'autres belles jeunes filles ont eu l'honneur d'être courtisées par Célestin, qui ne les laissa pas totalement indifférente. Elles apprécient généralement sa compagnie, sa poésie et sa gentillesse. Malheureusement, ça ne suffit pas. Bien que Célestin parvienne jusqu'aux couches de bonnes demoiselles, impossible d'espérer un mariage de leur part. Avec Pimprinule, ce sera différent. Il le sent.

    Célestin Gobe-la-LuneCélestin est un personnage sûr de lui. Bien qu'il soit au plus bas de l'échelle, il sait qu'il appartient à la noblesse. Seulement, sa mère aurait dû se séparer de lui nourrisson et il essaie par tous les moyens de retrouver sa position. Et pas en tentant de retrouver sa mère mais en se mariant à une jeune femme de la noblesse !

    Il n'y a pas à dire, Célestin est d'une détermination sans borne. Qu'importe le nombre de ses échecs, dès qu'il fait une nouvelle tentative, il s'y lance à corps perdu, certain que cette fois sera la bonne. Pimprinule sera-t-elle réellement celle qui lui rendra son statut d'antan?

    La tâche ne va pas être facile pour notre Célestin car notre princesse est loin de ressembler aux autres femmes qu'il a connu. Il ne suffit pas de belles paroles pour la séduire. La poésie l'ennuie à mourir, si tenter est-il qu'elle la comprenne. Son idéal masculin se rapproche davantage du grand gladiateur robuste que du freluquet qu'est Célestin. L'espoir brille pourtant dans son coeur.

    Célestin Gobe-la-LuneCette histoire se joue sur fond de moyen-âge français, avec un soupçon de révolution à la clé. Notre Gobe-la-lune aura d'ailleurs sa part à jouer dans cette histoire, bien que personne n'aurait pu imaginer qu'il puisse être d'une aide quelconque. Ce n'est pas pour rien que personne dans le village ne croit réellement en lui ou n'a confiance en sa personne. Il faut dire qu'après avoir annoncé une dizaine de fois qu'il allait se marier (avec une dizaine de filles différentes), sans que mariage n'aie jamais lieu, difficile de croire encore à ses bonnes paroles.

    Ah ! Ce Célestin ! Quel gobe-la-lune !

    Il est d'une grande distraction autant pour ses amis et connaissances que pour le lecteur.

     


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    Mertownville

    Titre : Mertownville
    Auteur : Michel Falardeau

    Genre : Aventure
    Statut : Terminé
    Volumes : 3

    Année : 2005
    Editeur : Paquet
    Prix : 11,50€

    Mertownville est un lieu géographiquement difficile à situer. Peut-être parce qu'il s'y passe des choses étranges. En suivant la jeune universitaire Lydia, vous allez plonger dans les mystères auxquels est confrontée la jeune étudiante.
    « Mertownville !?! J'ai un seul conseil à vous donner Moussaillon. Changez de destination ! Personne n'en est revenu vivant ! À vrai dire, j'ai jamais vu quelqu'un en revenir, donc je ne sais pas si l'on est encore en vie quand on en revient... »
    - Jack le Manchot -
    (Paquet)

     

    - Un Petit Mot -

    MertownvilleArrivée à la fin, j'ai un goût amer dans la bouche. J'ai l'impression qu'il manque quelque chose à cette trilogie, ou que le tout n'est pas très clair. Comment dire? En suivant Lydia, qui raconte son histoire une fois qu'elle sait tout, on est tenu par le secret qu'elle cherche à découvrir sur elle-même : Quel(s) pouvoir(s) a-t-elle? Elle est dans un cours pour futurs justiciers pourtant elle ne sait rien de son possible talent. Je n’ai pas l'impression d'avoir découvert son talent. Ou alors, il ne m'a pas été présenté comme suffisamment exceptionnel ou génial pour que ça me convienne. De la même façon, même si elle raconte une partie de passé pour le dévoiler, on ne sait finalement pas vraiment d'où ça lui vient, cette « faculté ». Je reste vraiment sur ma faim. C'est assez mal expliqué ou mis en scène, je ne saurais dire. Mais une chose ne va pas pour sûr !

    En revanche, l'histoire tout du long est bien ficelée. Au début ça me paraissait un peu étrange voire farfelu puis j'ai entièrement adhérer au concept de « justicier ». C'est que c'est bien tourné ! Tous les élèves ont réellement l'air normaux. Si bien qu'au début on se demande s'ils ne sont pas cinglés quand ils prétendent avoir un talent spécial. Oubliée l'idée d'une école de « super héros » ! On en est pas mal loin. Pour accompagner le tout, des dessins agréables aux yeux. L'allure de Lydia m'a immédiatement plu. Sa posture, ses habits, sa coupe de cheveux... C'est un tout en fait. J'aime bien sa dégaine, ce qu'elle dégage. On retrouve ce petit truc dans plusieurs personnages, comme Nico ou Clara lorsqu'elle est sur les toits

    Pourtant, j'étais tiède au début. La couverture me plaisait, le résumé au dos ne me faisait ni chaud, ni froid et je plaisantais sur le titre. Mer-town-ville. Mer-ville-ville. Ça fait un peu con comme titre. Même comme nom de ville. C'est un peu comme si vous lisiez « Je vais me rendre à la ville de New York City ! ». Vous avez l'air vraiment bête.

    Cette trilogie fut tout de même agréable à lire, malgré quelques petites fausses notes. De quoi m'avoir fait passer le temps au bord de la piscine.


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    Ashrel

    Titre : Ashrel
    Auteur : VALP

    Genre : Fantasy
    Statut : Terminé
    Volumes : 4

    Année : 2009
    Editeur : Delcourt
    Prix : 12,90€

    Fuyant le royaume d'Orwany, Pahn, un jeune palefrenier paniqué, fait la rencontre fortuite d'un garçon, Ashrel. Ce dernier semble développer un bien étrange don, celui de réveiller les morts, mais sans pour autant les ramener à la vie. Ce terrible fardeau mènera les deux compagnons d'infortune sur un chemin inattendu... à commencer par la grande ville d'Acromby, chaque jour attaquée par un dragon. (Delcourt)

     

    - Un Petit Mot -

    Ashrel

    J'avais un peu laissé de côté l'écriture de cette chronique pour me renseigner au sujet des "tanatis". Finalement, une fois que j'ai mis ce mot sur google quelques jours plus tard, je me suis rendue compte que ces créatures n'existaient absolument pas. Non pas comme les vampires, les licornes ou les loups garous. Même sur internet, ça n'existe pas ! Et c'est exactement la raison pour laquelle ils m'intéressent encore plus. J'ai été quelque peu interpelée par cette "créature" lorsque j'en ai entendu parler dans la bande dessinée. Je me demandais donc si l'auteur n'avait pas repris cette idée d'ailleurs, si ça n'existait pas déjà. Et bien non !

    Je ne sais pas pour vous, mais je trouve ça fascinant de découvrir de nouvelles choses. Alors, lorsqu'on m'offre une nouvelle espèce en fantasy, je suis heureuse. J'ai donc découvert les tanatis, ces êtres humanoïdes ayant la peau totalement blanche, comme des cadavres, et des doigts violets. Ils ont le pouvoir de réveiller les morts et ne meurent pour ainsi dire que de vieillesse ou maladie, tant ils se régénèrent vite. J'aime bien ces bêtes-là. Ça me change de ce que je connais. C'est devenu une chance de tomber sur une créature fantastique totalement imaginée, tant on a l'habitude de voir les mêmes d'histoire en histoires.

    AshrelEn dehors de cet élément, qu'en est-il de la BD Ashrel? Et bien... c'est une histoire sympa. Oui, c'est un peu tout. J'ai trouvé ça plaisant à lire sans pour autant être transportée. Pour le "secret" de bob, on le devine dès qu'il commence à parler "d'elle". Aucune surprise donc ensuite, lorsqu'il le révèle réellement. En tant que tel, Ashrel (le tanatis), tombe sur Pawn, qui est poursuivi par la reine pour la marier. Ashrel l'aidant, il se fait courser également, surtout lorsqu'ils découvrent que c'est un tanatis. Le but est donc de leur échapper. Par la même occasion, Ashrel en découvre plus sur son passé. Rien qui ne m'a particulièrement ému ou passionné. Je n'irai pas non plus jusqu'à dire que c'était plat. Ce ne serait pas gentil, ni même juste. C'était agréable à lire. Point.

    Mais niveau scénario, j'aurais préféré que ce soit plus poussé. Une créature évoque à un moment donné l'histoire des tanatis mais je ne fus pas rassasiée. On ne va pas à leur rencontre, enfin, pas "réellement". Le lecteur ne les rencontre pas, lui. Ce qui est dommage. Même la raison qui pousse Ashrel à vouloir les voir, ça aurait pu permettre au scénario de se poursuivre un peu. On aurait pu le voir les rencontrer, être confronté à eux par rapport à "ce qu'il est". Mais non. Même la fin, ça m'a un peu déçu.

    La dernière chose dont je peux parler, ce sont les dessins. Les couvertures étaient attrayantes. Très attrayantes. Surtout celle du premier et du dernier volet. Ceux à l'intérieur sont quelque peu différents. Je les ai trouvé beaucoup moins travaillés (ce qui est normal tout de même) mais au point de les trouver un peu "brouillon". Les visages par moments étaient vraiment à la va-vite et ça m'a dérangé à certains instants au cours de la lecture. Ça se remarque.

    Malgré tout, cette tétralogie est agréable à lire et fait passer le temps. Je ne suis un peu restée sur ma faim sans que ça ne me traumatise de trop non plus.

     


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    La Marche du Crabe

    Titre : La Marche du Crabe
    Auteur : Arthur de Pins

    Genre : Humour
    Statut : Terminé
    Volumes : 3

    Année : 2010
    Editeur : Soleil
    Prix : 17,95€

    Adapté du court-métrage La Révolution des Crabes

    Depuis 400 millions d’années, toutes les espèces évoluent dans la joie et l’allégresse. Toutes sauf une : le Cancer Simplicimus Vulgaris, ou crabe carré. Cette sous-espèce de crustacés peuplant les rivages de l’Estuaire de la Gironde est frappée, depuis des millénaires, d’une étrange tare : elle ne peut changer de direction, et est condamnée à marcher selon une même ligne droite ! Mais... Durant un été comme les autres, pendant que les vacanciers profitent du soleil et des congés payés, trois petits crabes carrés vont se rebeller, et bouleverser ainsi l’écosystème tout entier ! (Soleil)

     

    - Un Petit Mot -

    La Marche du Crabe

    Mais ouah ! Une collègue de travail m'avait conseillé cette trilogie. Après avoir attendu que les trois volumes soient disponibles en médiathèque, je les ai empruntés. Et ouah quoi ! Je les ai littéralement dévorés dans la soirée !

    L'histoire se centre sur des crabes et plus particulièrement une espèce : les crabes carrés. Déjà, il faut être un peu zinzin pour écrire une trilogie sur des crabes. Le seul autre que je connaisse, c'est celui de bob l'éponge. Mais il n'y a aucune ressemblance entre les deux. Ici, ils ont des allures de crabe. Ils ne s'habillent pas, ils ne marchent pas debout. Ce sont de simples animaux très petit, avec deux pinces et leurs pattes qui ne peuvent marcher que dans un seul axe. Et c'est là toute la particularité de cette espèce ! Ils ne peuvent avancer que sur un seul et même axe ! Lorsqu'il y a un obstacle, ils vont dans l'autre sens, jusqu'à en recroiser un. Alors ils n'ont plus qu'à faire demi-tour et faire indéfiniment des aller retours, suivre le même trajet toute sa vie. Ces petits animaux aussi inintéressants ont-ils l'air vont pourtant changer le cours de leur vie.

    Ca me change considérablement d'avoir ces bêtes là pour personnages principaux. Les quelques humains présents sont secondaires, lorsqu'ils ne font pas partie du décor. Et, même s'il existe des histoires sur et avec des animaux, ici ce ne sont ni des chats, ni des chiens, ni des chevaux ou des ours. Qui aurait pu avoir l'idée de prendre des crabes? Et ces crabes là en particulier? L'auteur arrive, en plus, à les faire parler de façon détachée sur leur condition, ce qui donne un humour qui me plait beaucoup. J'aime considérablement l'autodérision. J'ai été servi, surtout dans le premier volume présentant ces créatures.

    Avec ces bêtes-là, pourtant, on peut en dire beaucoup. Un jour, un de ces crabes va réussir à tourner. Toute la faune va se retrouver bouleverser, en commençant par les crabes carrés eux-mêmes. Deux clans vont se former : ceux qui trouvent que c'est une hérésie, que c'est contre nature de changer de trajectoire ; et ceux qui souhaitent pouvoir tourner et enfin aller où ils veulent. Un peu comme s'il y avait les conservateurs d'un côté et les révolutionnaires de l'autre. Ceux qui ont peur du changement et ceux qui sont pour. Ça ne vous rappelle rien? Ces clans ont toujours existé dans notre société.

    Cette trilogie va montrer l'ampleur des choses et les conséquences des choix que l'on fait. Bien que, lors de la lecture, j'étais à fond dedans et je ne voyais pas plus loin que cette histoire de crabe, je me rends compte qu'elle peut s'élargir beaucoup plus. Est-ce pour autant que la conclusion doit être la même? Je ne pense pas.

    La Marche du Crabe

    La Marche du Crabe n'a pas que pour originalité ses personnages. Les dessins aussi sont à mettre en avant. Je ne lis pas beaucoup de bandes dessinées, mais je pense que tout le monde sait à quoi ça ressemble. Une page avec des cadres, des vignettes, comme dans un manga et des dessins et dialogues à l'intérieur. Sauf qu'ici, les vignettes ne sont pas délimitées par des bords noirs (moi ? Habituée aux mangas ?). C'est un peu comme s'il n'y avait pas de bords. Ils sont blancs. Et très larges, faisant que les vignettes sont assez espacés et on ne risque pas de les croire collées les unes aux autres. En soit, ça peut sembler n'être qu'un rien, surtout lorsque j'en parle ainsi. Pourtant, lorsqu'on est sur une page, c'est flagrant. C'est un véritable changement et mes yeux ont adorés. À cela s'ajoute les dessins incroyables. Oui ce sont des crabes, oui les dessins sont relativement simples, mais ils sont une personnalité, une force qui leur est propre. Je suis tombée sous le charme du style de l'auteur et j'espère grandement lire une autre de ses créations.


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