• La Tour Sombre T1, 2 et 3

    La Tour Sombre

    T1 : Le Pistolero
    T2 : Les Trois Cartes
    T3 : Terres Perdues

    De : Stephen King

    2005 - France Loisirs
    7+1 vol. (terminé)

    Voir aussi :

    La Tour Sombre T4
    La Tour Sombre T5
    La Tour Sombre T6
    La Tour Sombre T7

    Le Pistolero, c'est Roland de Gilead, dernier justicier et aventurier d'un monde dont il chercher à inverser la destruction programmée. Pour cela, il doit arracher au sorcier vêtu de noir, qu'il poursuit depuis vingt ans, les secrets qui le mèneront vers la Tour Sombre, à la croisée de tous les temps, lieu de rencontre de notre univers et d'autres mondes...
    Roland surmontera-t-il les pièges diaboliques de cette créature? A-t-il conscience que son destin est inscrit dans trois cartes d'un jeu de tarot bien particulier?
    Le Pistolero devra faire le pari de le découvrir, et d'affronter la folie et la mort. Car il sait depuis le commencement que les voies de la Tour Sombre sont impénétrables...


    Nous avons interrompu leur séance de pendaisons, et ça les emmerde un max.

    Auteur internationale, je n'avais jusqu'alors encore lu aucun de ses livres alors que sa saga La Tour Sombre et son livre "ça" prennent la poussière depuis plusieurs années sur mes étagères. Je n'avais même pas vu une seule des adaptations cinématographiques de ses oeuvres. Pour le dire directement, La Tour Sombre est la première oeuvre de King que je lis. Parfois je me dis que je traîne avant d'enfin lire un livre d'un auteur aussi connu. Le plus important reste finalement d'en lire au moins un, non?

    Il allait renoncer parce que Popeye avait pour devise : C'est tout ce que je peux supporter et je n'en supporterai pas plus, et que Popeye avait foutrement raison.

    Il y a plusieurs années, lorsque j'étais encore jeune et crédule (ha ha), je m'étais essayé au premier tome de la série, Le Pistolero. Je n'avais, à l'époque, pas du tout accroché alors que j'avais commandé l'intégralité de la saga. Pas désespérée pour autant, j'ai laissé les livres reposer, comme du vin. Je pense surtout qu'à l'époque j'étais trop jeune pour cette lecture. Je n'arrivais pas à bien situer dans l'espace-temps tous les évènements qui se déroulent, en plus de ne pas avoir été enchantée par l'histoire.

    Aujourd'hui plus âgée, j'ai réussi sans peine à replacer tous les évènements qui ont lieu. Et comme j'étais lancée, j'ai poursuivi avec le tome 2 puis le 3 (les trois étant réunis dans un même ouvrage pour mon édition).

    J'ai une tâche à accomplir. Si seulement je savais laquelle.

    Il en ressort que je me suis sentie malgré tout perdue. Un grand nuage flou entoure les deux premiers volumes dans lesquels on avance à tâtons. Alors que le premier volet plante le décor, présente le personnage principal (Roland, le Pistolero) ainsi que la quête de la Tour Sombre, on patauge un peu. Roland a beau poursuivre cette Tour, on n'en connait pas les raisons, on ne sait pas ce qu'est cette Tour, ce qu'elle représente, ce qu'il est sensé y faire... Le plus surprenant c'est que le Pistolero lui-même ne connait aucune réponse à ses questions. Il l'avoue à chaque fois que quelqu'un tente d'en savoir plus. Les seules réponses que l'on peut glaner sont du type "Je sais que je dois m'y rendre" ou "J'y ferai ce qui doit être fait". Facile comme réponse ça, mais ça ne nous en dit pas beaucoup plus...

    Contrôle ce que tu peux contrôler, asticot. Laisse le reste te tomber dessus comme ça lui chante, et si tu dois succomber, que ce soit avec tes revolvers crachant le feu.

    De ce fait, j'ai eu l'impression que l'auteur lui-même n'avait pas clairement défini la Tour, et ne pouvait donc pas répondre à ces questions. J'ai eu la sensation que tout n'était clair dans son esprit que dans le troisième tome, puisque les rares explications sont plus fluides, sont moins flous. On sent à la façon de narrer qu'on ne se dirige plus vers un brouillard mais qu'il y a bien quelque chose de concret. C'est juste l'auteur qui choisit délibérément de ne rien dire.

    Son plan d'action se réduisait à une ébauche mais, souvent, mieux valait de grandes lignes qu'un dessin trop fouillé.

    Il n'y a pas que pour la Tour que j'ai trouvé l'histoire floue dans les deux premiers volets. J'avais l'horrible sensation de ne pas comprendre. Je saisissais les épisodes qu'on me racontait, les actions qui se déroulaient... Je n'en voyais juste pas la finalité. Placés dans un "tout", je n'en voyais pas l'intérêt. Je ne comprenais pas en quoi tout ce qui m'était raconté me serait utile à moi ou à la quête.

    Seuls des égaux se disent la vérité, voilà ce que je pense. Les amis et les amants passent leur temps à mentir, piégés qu'ils sont dans la toile de l'estime. Quel ennui !

    Pour faire simple, le premier tome est une sorte d'introduction. Comme dit précédemment, il présente le monde, le Pistolero et la quête. Le deuxième ne sert qu'à glaner des compagnons de route à Roland. C'est à partir du troisième tome seulement que la quête commence réellement !

    Ce qu'ils s'acharnaient tous deux à ne pas comprendre, c'était que, quand on se retrouvait confronté au Pistolero il valait souvent mieux lui foutre la paix.

    Franchement, ça valait plus que le coup de lire les deux autres avant. De toute manière, on ne peut pas passer à côté. Il est impossible de se dire "Oh bah si c'est comme ça, je commence directement au 3". Non, vous n'y comprendriez pas grand-chose car il est lié aux deux autres volumes. D'entrée de jeu même.

    Autant chercher à boire l'eau de l'océan à la petite cuillère que de vouloir discuter avec un amoureux.

    Ça peut paraître long de se dire qu'il faut lire 650 pages avant de rentrer dans l'action. Malgré tout, ce n'est pas difficile à lire. La lecture des deux premiers tomes n'a pas été une corvée. Elle n'était pas des plus plaisantes à cause de l'incompréhension mais pas désagréable pour autant. Ca se lisait tout seul. Je ne rechignais pas à tendre le bras pour attraper mon pavé.

    Une fois la quête commencée, je me suis régalée. Tout devint soudainement clair dans mon esprit quant à cette saga. Je ne nageais plus en eaux troubles sur tous les plans.

    Tout dans l'univers nie le néant : suggérer qu'il y a une fin voilà l'absurdité par excellence.

    L'univers est plus que riche. Je suis en adoration devant ce que King a créé dans cette série. Il a fait plus que simplement créé un univers. Il est complexe, il est recherché... Il y a différents espace-temps qui se rencontrent. Alors que je pensais être dans une époque de style western, on découvre de l'informatique, des éléments robotisés, des ordinateurs... Se trouvent aussi des monstres, des animaux, et surtout des humains.

    - Ne va pas commettre la bêtise de placer ton coeur à sa portée.
    - Excellent conseil. On se fait mal en aimant ceux à qui on est voué à en faire voir de drôles.

    Je suis profondément marquée par ces humains vivants dans un "monde qui a changé" comme le répète le Pistolero. Des vieux, des jeunes, des nains, des morts, d'une gentillesse incroyable, d'une cruauté monstrueuse, d'une folie à toute épreuve... La palette est tellement large ! Surtout, les humains du monde de Roland n'ont rien à voir avec ceux que l'on connait. Ils ont cette aura différente qui les entoure et qu'on ressent à la lecture.

    Le meurtre avait toujours existé dans le monde, mais se le dire ne lui était d'aucun réconfort.

    Tout ça parce que le monde a changé. Cet élément banal n'évoquait au début pas grand-chose dans mon esprit. Ce n'est qu'à mesure que j'avançais que j'en ai pris entièrement conscience, un peu à la façon d'Eddie. Les animaux ont changés, les hommes ont changés, même le temps a changé.

    - Je pensais à la stupidité des gens - tu les enfermes dans une pièce pourvue de six portes mais ils contiuent de se cogner aux murs. Et ils ont encore le culot de raler.
    - Si tu as peur de ce qu'il y a derrière les portes, peut être qu'il est plus sage de rebondir contre les murs, intervint Susannah.

    Le personnage de Roland est aussi atypique. Je m'attache à lui alors que je ne sais finalement rien de lui, ou presque. C'est un personnage de base solitaire, qui n'est absolument pas de type démonstratif, qui ne sourit pas souvent, qui ne connait pas l'humour et ne partage pas souvent ses pensées. À côté, c'est un très bon tireur, il n'a aucun mal à tuer un être humain, il est doté d'un sang-froid à toute épreuve et n'est pas du genre à s'angoisser. Pourtant, je l'aime bien ce Roland. Ce n'est pas le genre de personnage qu'on a d'habitude au centre d'une histoire, surtout avec un tel caractère.

    Et ce sera mauvais pour toi, pire pour moi, catastrophique pour elle.

    Sa façon d'être est liée à cette "philosophie" du kâ. Le kâ, pour faire simple, c'est le destin. Il arrivera ce qui doit arriver, alors pourquoi s'inquiéter? C'est un peu comme cela que semble fonctionner le Pistolero.

    Quelque défaut qu'on lui trouve, la régurgitation a au moins ce mérite : aussi longtemps que ça dure, il est impossible de penser à autre chose.

    Des mots comme "kâ" apparaissent au fur et à mesure de la lecture. Au premier tome, j'étais confuse. Il n'y a pas d'astérisque, encore moins de note de bas de page pour expliquer ce que sont ces mots inconnus. Ils ne sont pas non plus tout de suite définis dans le texte. À mesure de la lecture, notamment lorsque les compagnons de Roland apparaissent et que ceux-ci ignorent la signification de ces mots, on finit par en saisir les sens. Parfois il faut que ce soit expliqué plus d'une fois mais la finalité est la même : On comprend.

    Je crois qu'ils sont comme nous, Roland : toujours prêts à bouffer mais pas très chaud pour se faire bouffer.

    L'atmosphère globale de ces trois tomes me semble indéfinissable. Je n'ai d'ailleurs aucune attente particulière quant à la suite, ne sachant absolument pas ce que je pourrais y trouver. Dans La Tour Sombre, tout est possible, tout semble pouvoir entrer dans la saga, ce qui la rend imprévisible.

    Roland ne dit rien, mais il entendit la voix de Cort : "La faute est toujours au même endroit, mes bébés : chez celui qui est assez faible pour ne pas vouloir l'assumer."

     


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